Wassim Razzouk
Un art ancestral venu d’Égypte que la famille de Wassim Razzouk pratique à Jérusalem depuis 500 ans. À deux pas de la porte de Jaffa, à l’entrée du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem, se situe le salon de tatouage de Wassim, entre deux murs, il poursuit une tradition familiale vieille de 700 ans.
“Nos ancêtres utilisaient le tatouage pour marquer les chrétiens coptes avec une petite croix tatouée à l’intérieur du poignet, ce qui leur permettait d’accéder aux églises. Sans cela, il était difficile pour eux d’entrer dans ces églises”
Le tatouage est un art que la famille Razzouk a apporté avec elle en terres sainte il y a cinq siècles en l'amenant d'Egypte. La famille y est venue
pour le pèlerinage mais est ensuite restée pour le commerce et pour la tradition du tatouage qui existait, et puisque cet art est dans la famille depuis 700 ans à partir de l'Égypte, la famille a commencé à tatouer les pèlerins pour gagner sa vie.
Nos ancêtres utilisaient des tatouages pour marquer les chrétiens coptes en Égypte avec une petite croix à l'intérieur du poignet pour leur donner accès aux églises. Ceux qui n'en auraient pas auraient du mal à entrer dans l'église; ainsi, et dès leur plus jeune âge (parfois même quelques mois), les chrétiens tatouaient leurs enfants avec la croix les identifiant comme coptes…..
Histoire des pochoirs
Parmi ses outils, Wassim compte des tampons gravés dans du bois d’olivier vieux de plusieurs siècles. Le plus ancien, une croix de Jérusalem, date de près de 500 ans et lui provient, comme les autres, de son héritage familial transmis de près en fils.
Certains des premiers pochoirs connus sont les tampons de feutre des tombes des Scynthiens. Les habitants de Bornéo et les coptes utilisaient des blocs de bois sculptés pour créer des pochoirs. Jacob Razzouk était un tatoueur et fabricant de cercueils copte dont les ancêtres se sont installés à Jérusalem il y a 5 siècles et qui lui a transmis des blocs de pochoir. Sculptés en relief, ces blocs seraient légèrement encrés, puis l'image pourrait être transférée sur la peau pour le tatouage….
Durant près de 500 ans, les chrétiens européens qui venaient en pèlerinage ont imité leurs frères orientaux. Pour certifier de leur venue à Jérusalem et pour emporter un souvenir impérissable à leurs yeux, ils se faisaient tatouer. Aux premiers rangs d’entre eux ? Les chevaliers du Saint Sépulcre.
Jean de Thévenot chevalier dans l’Ordre du Saint Sépulcre avant de quitter la Terre Sainte, a pris soin de « se faire marquer le bras, comme font ordinairement tous les pèlerins ».
La description qu’il donne de cette opération – la première dont nous disposions ne laisse aucun doute. Jean de Thévenot s’est fait tatouer le bras.
En 1658, cela fait déjà plus de deux cents ans que les chrétiens occidentaux ont épousé la tradition orientale de se faire tatouer pour faire foi de leur pèlerinage en Terre Sainte. La première preuve écrite d’un tatouage sur la peau d’un chrétien occidental date de 1484.
Les « tatoueurs » qui officient pour les occidentaux sont les drogmans (les interprètes) des franciscains.
Selon Jean de Thévenot, ils sont eux-mêmes latins, c’est-à-dire catholiques romains. Mais ils ne sont pas les seuls, car les Coptes chrétiens, venus d’Egypte encrent les peaux des pèlerins depuis des siècles.
Les ancêtre de Wassim commencent à tatouer en Egypte il y a 700 ans, puis migrent en terre sainte il y a un peu moins de 500 ans.
En 2009 Wassim reprend le flambeau de son père et ouvre un salon de tatouage en 2016 dans la vieille ville de Jerusalem en utilisant à l’identique et en utilisant les seaux (tampons) familiaux qui permettent le transfert du dessin sur la peau, précieux héritage du WVIII siècle.
Parmi ces tampons et symboles religieux, la croix de Jerusalem est le symbole par excellence.
l’israélien Mordechay Lewy, ancien ambassadeur d’Israël auprès du Saint-siège, n’a pas à ce jour trouvé de preuve formelle quand a la foi populaire et la dévotion qui semblent avoir conduit les chrétiens à se faire marquer. Il estime cependant qu’on peut y voir un désir d’identification aux souffrances du Christ.
La marque de Jérusalem, restant dans la peau du pèlerin comme les plaies de la Passion sur le corps du Christ ressuscité.
Cela expliquerait aussi chez les Latins l’attrait particulier pour le tatouage de la Croix de Jérusalem et la bienveillance des Franciscains à voir les fidèles se faire marquer les cinq croix dans lesquelles ils reconnaissent les cinq plaies du Christ comme aussi les stigmates de saint François d’Assise leur fondateur et fondateur de la Province de Terre Sainte.
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